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Sénat: Félix Tshisekedi à l’heure des grandes manœuvres
C’est le jour j, ce lundi 5 août, pour le dépôt des candidatures à l’élection des membres du bureau définitif du Sénat. Absent du pays pour raisons de santé, le président Félix Tshisekedi doit opérer des grands choix pour la désignation des candidats devant représenter sa majorité présidentielle, l’Union sacrée de la nation, à six des sept postes qui lui reviennent. Son parti, UDPS, ne voudrait contre rien au monde céder le poste de président du Sénat à un allié.
Reportée à deux reprises, l’élection des membres du bureau définitif du Sénat a finalement été fixée au samedi 10 août 2024. Dans un communiqué, le rapporteur du bureau provisoire, Ivan Kazadi Kankonde, a publié le calendrier réaménagé, après une réunion d’harmonisation pour la répartition des postes entre l’opposition et la majorité, tenue samedi 3 août.
De ce communiqué, il ressort que l’opposition devra présenter de candidature au poste de rapporteur adjoint et que les six autres postes reviennent à la majorité.
Le dépôt des candidatures intervient ce lundi et l’élection le samedi 10 août 2024.
Un Tshisekedi annoncé au perchoir ?
En coulisses, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) aurait levé l’option, en attendant le véto du chef de l’État, de ne pas céder le perchoir à un allié, en l’occurrence Sama Lukonde, dont le nom est évoqué depuis son départ de la primature comme probable président du Sénat.
De sources concordantes évoquent trois noms, à savoir Jean-Paul Boketshu, Afani Idrissa et Roger Tshisekedi Ilunga, tous membres de l’UDPS.
Ce dernier est favori et présenté comme protecteur du pouvoir UDPCien, car membre de la famille présidentielle.
En face, un front regroupant essentiellement de ressortissants de la zone linguistique swahilophone s’est mis en place pour tenter d’imposer la candidature de Sama Lukonde. Ce en quoi une certaine opinion s’oppose farouchement, au motif que se regrouper exclusivement sur base du critère de la langue est ni moins ni plus, du tribalisme.
Des analystes notent que l’UDPS et ses mosaïques, fortes de leur cinquantaine de sénateurs, sont en droit légitime de revendiquer le poste de président de la chambre basse du Parlement après avoir cédé le perchoir de l’Assemblée nationale à un allié de l’Union sacrée.
2028 dans le viseur
Bien plus, le président du Sénat étant le dauphin constitutionnel du président de la République, certains caciques de l’UDPS se projeteraient déjà à la présidentielle de 2028 à laquelle le président Tshisekedi ne devrait pas être candidat conformément aux dispositions constitutionnelles en vigueur. De ce fait, ils estimeraient qu’après avoir perdu le contrôle du bureau de l’Assemblée nationale, il ne faudra jamais perdre celui du Sénat, au risque de faire le lit aux potentiels adversaires de 2028.
Dans tous les cas, la dernière décision revient au président de la République. Et, il doit se décider dans les prochaines heures, si ce n’est déjà pas fait.