A LA UNEPOLITIQUE

Perceptions des institutions législatives au Sénégal : un mélange de confiance et de méfiance

que par ceux de la population.

Responsabilité des médias
Les médias sénégalais jouent un rôle central dans la manière dont les populations perçoivent les institutions législatives. En relayant les débats parlementaires, les actions des députés, et les décisions législatives, il influencent plus ou moins la perception du public de ces institutions.  Les perceptions des institutions législatives sont souvent  façonnées par l’espace public, c’est-à-dire le lieu où les citoyens discutent de la politique en dehors des cadres institutionnels, notamment  les médias. Au Sénégal, beaucoup d’émissions sont ouvertes au grand public qui participent soit en direct ou via les plateformes digitales, ils donnent leur point de vue sur  tout ce qui touche á leur quotidien.

« Une société où l’espace public est bien développé permet un contrôle démocratique plus fort des institutions législatives. Par contre, un espace public affaibli, manipulé par des médias de masse ou des élites, peut entraîner une perte de confiance dans ces institutions » dixit Jürgen Habermas dans son ouvrage L’Espace public. Nous assistons ainsi à une  floraison des chroniqueurs de médias qui jouent un rôle clé dans l’analyse, la critique et la diffusion d’opinions sur divers sujets d’actualité et qui exercent au quotidien une certaine influence  sur les sénégalais.

Cependant, la subjectivité dans l’analyse des faits peut être un inconvénient majeur. Certains  chroniqueurs ont souvent des opinions marquées, ce qui peut entraîner des biais dans leur analyse, réduisant la neutralité et l’objectivité. Ils peuvent, inconsciemment ou non, relayer des informations incorrectes ou mal vérifiées, ce qui peut conduire à la désinformation, surtout si leurs propos sont repris sans vérification. D’autres peuvent avoir un statut médiatique qui leur confère une autorité qui n’est pas toujours justifiée par leur expertise.

En outre, une analyse chronologique des réformes  constitutionnelles et des institutions législatives de notre pays peut révéler des perceptions assez complexes, marquées ou soutenues par un mélange de confiance et de méfiance, disons d’espoir et de frustration. Depuis Senghor, ces institutions ont bénéficié d’une légitimité due à la stabilité politique du pays mais ne manquent pas de faire face à des critiques. Toutefois, il existe un potentiel pour  une transformation positive de la perception et de l’efficacité des institutions législatives au Sénégal . Ce potentiel peut être développé par le rôle actif de la société civile et l’émergence d’une jeunesse politisée. Enfin les médias qui jouent un rôle important mais qui font face à un manque de régulation du secteur. Une situation qui peut ouvrir la voie à une certaine  difficulté pour l’opinion de distinguer la bonne graine de l’ivraie.

Néné Jupiter NDIAYE
Journaliste/Sociologue

Articles du même type

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Close