Abdoul Mbaye, ancien Premier ministre, s’est prononcé sur la note accordée au Sénégal par Moody’s, agence de notation financière, qui passe de Ba3 à B1 avec une mise sous surveillance. Une note qui serait basée sur les chiffres annoncées par Ousmane Sonko, chef du gouvernement, lors d’un point de presse le 26 septembre dernier. Selon le président l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT) « le coup est parti. Il y a eu une perte de confiance sur la comptabilité, sur l’administration sénégalaise ». Selon l’invité du Grand jury du dimanche sur Rfm, de ce 06 septembre, « On a fait un aveu d’insolvabilité». Conséquence, fait-t-il savoir, « le tout nouvel emprunt va nous couter plus cher et tout bailleur susceptible d’être intéressé hésitera longtemps avant de confirmer».note du Sénégal à B1 et classé le pays sous surveillance, alors que le gouvernement avait annoncé fin septembre un déficit budgétaire et un endettement plus élevé qu’attendu sous la précédente administration. Abdoul Mbaye qui a analysé la situation, a noté des incompréhensions dans la sortie du Premier ministre, Ousmane Sonko.
« D’abord, le premier problème, c’est la déclaration du Premier ministre Ousmane Sonko. Mais, il y a aussi une publication des documents de la stratégie nationale de développement du Sénégal. Et malheureusement, les chiffres qui sont contenus dans ces documents jurent avec ceux qui ont été présentés par Ousmane Sonko. D’abord quels sont les chiffres qu’ils faut retenir ? », s’est interrogé M. Mbaye.
Il a poursuivi : « Ensuite, à supposer que ceux livrés par Ousmane Sonko puissent être considérés comme figurant dans un pré-rapport, je pense personnellement qu’il aurait été plus prudent d’attendre la validation de ces chiffres par la Cour suprême avant de les divulguer ».
Le troisième problème décelé par l’ancien Pm, c’est « la manière » dont ses chiffres ont été communiqués par le nouveau régime. « Lorsque vous transformez en show politique, parce que je suis désolé de le dire, la communication de données qui s’adressent non seulement aux Sénégalais mais au monde, et en particulier vos bailleurs et vos partenaires, vous prenez des précautions. Là, manifestement, on a préféré donner en priorité à l’accusation d’un régime précédent par rapport aux conséquences. Quel intérêt à faire autant de show autour d’une communication qui allait blesser de manière certaine le Sénégal ? », s’est-il désolé.
Pour l’ancien président de l’Association Professionnelle des Banques et Établissements Financiers du Sénégal, « il aurait fallu être discret ». Par contre, a-t-il suggéré, « il aurait fallu être bavard sur des solutions qu’on allait apporter, sur des engagements qu’on allait entrepris pour essayer de sortir le Sénégal de ce mauvais pas ».
Selon Abdoul Mbaye, la sortie du gouvernement sur les chiffres des finances publiques entraine malheureusement « une perte de confiance ». « J’ai tout de suite dit à mes collègues de parti, que je ne comprends pas qu’ils se tirent des balles dans les pieds. Quand vous êtes surendetté, vous devez penser à une réévaluation de vos dettes, à une restructuration de votre dette. Ça peut se faire dans la durer mais là où nous sommes au Sénégal, la chose est trop grave. Vous êtes obligé de discuter avec vos créanciers », a-t-il expliqué.
Pis, l’opposant a estimé qu’: « On a fait un aveu d’insolvabilité. Et, le tout nouvel emprunt va nous couter plus cher et tout bailleur susceptible d’être intéressé hésitera longtemps avant de le confirmer». Parce que, a-t-il laissé entendre, « le coup est parti. Et, il y a eu une perte de confiance sur la comptabilité, sur l’administration sénégalaise ».
Cependant, la situation n’est pas sans solution si l’on en croit à M. Mbaye. Pour la mobilisation des sources, il a pensé « qu’il faut une restructuration de la dette, en rediscuter avec l’essentiel des bailleurs ».
Toutefois, le membre de la coalition SENEGAAL KESE pour les élections législatives anticipées du 17 novembre 2024, dit « attendre les chiffres qui vont corriger le montant de la dette publique du Sénégal. Parce que être faussaire à ce niveau là, c’est quand même quelque chose de difficile ».