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Et si on interdisait aussi la météo critique ? (Par Ibrahima Thiam Senegalkese)

Alors, voilà ! Le régime pastefien commence fort : une liste officielle des médias « agréés » vient de tomber, et comme par hasard, tous ceux qui osent ne pas chanter les louanges du gouvernement se retrouvent dehors. Une manière subtile de dire : « Si tu veux parler, parle de nous en bien, ou tais-toi pour toujours. »

Mais soyons optimistes, peut-être que la prochaine étape sera d’interdire aussi la météo si elle annonce des nuages sur Dakar au lieu du soleil permanent promis par le gouvernement. Après tout, qui a besoin d’opinions diverses quand une seule vérité suffit ? La leur, bien sûr.

On pourrait en rire, mais c’est franchement inquiétant. La liberté de la presse, ce n’est pas juste des journalistes qui parlent dans des micros, c’est la voix des citoyens, le miroir d’une société, le garde-fou contre les abus de pouvoir. En muselant les médias critiques, ce n’est pas seulement des rédactions qu’on fait taire, c’est tout un peuple qu’on prive de son droit à la vérité.

Alors, à quoi devons-nous nous attendre maintenant ? Une application officielle pour valider nos conversations privées ? Une liste des pensées autorisées ? On rigole, mais la pente semble glissante, et le bas de la descente n’a rien d’amusant.

Il est temps de rappeler que gouverner, ce n’est pas contrôler, c’est convaincre. Une démocratie où tout le monde applaudit, c’est juste une pièce de théâtre mal jouée. Et pour le Sénégal, un pays fier de ses traditions de liberté, c’est une mauvaise plaisanterie qu’il faut arrêter avant qu’elle ne devienne une tragédie.

Alors, pastefiens et critiques, libérez les micros. Le peuple sénégalais a besoin de toutes les voix, pas juste d’un solo.

* Par Ibrahima Thiam, Président du mouvement Un Autre Avenir
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