Le communiqué du Conseil des ministres, détaillé à la télé par Moustapha Sarré, indique que le Pm veut valider toutes les dépenses d’investissement. A ce jour, c’est une mission qui revenait au ministre des Finances, Ordonnateur principal des dépenses et des recettes de l’Etat. Or, ce dernier est sous l’autorité directe du chef de l’Etat, tout comme les ministres des Affaires étrangères ou de la Justice. Tout ce monde a vu le Pm empiéter sur leurs prérogatives.Le Premier ministre (Pm) veut devenir l’Ordonnateur principal des dépenses et des recettes du gouvernement, à la place du Ministre des Finances et du budget (Mfb). Le communiqué du Conseil des ministres d’hier lu par le porte-parole du gouvernement signale que «le Premier ministre a décidé que toutes les dépenses d’investissement seront validées à son niveau. Un tableau prévisionnel des opérations financières de l’Etat sera soumis par quinzaine». Le document avait indiqué plus haut que cela était parce que le chef du gouvernement était «soucieux d’une exécution efficace des politiques publiques», surtout concernant le suivi et l’évaluation des projets «découlant des 26 objectifs stratégiques et des réformes du plan quinquennal 2025-2029». Il s’agit de ne pas oublier que «la rationalisation, la priorisation et l’efficience dans l’utilisation des ressources publiques restent un enjeu majeur pour le gouvernement».
Sonko dans le champ de l’Ordonnateur principal des dépenses
L’ennui avec cette information, est que c’est au niveau du ministère des Finances et du budget que sont régulièrement validées les dépenses d’investissement. Toutes les personnes un tant soit peu au fait des procédures financières de l’Etat savent que le ministre des Finances est l’Ordonnateur principal des dépenses de l’Etat, en conformité avec les règles du Cadre harmonisé des finances publiques de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (Uemoa) dont le Sénégal est l’un des membres les plus importants. Le suivi et l’évaluation des projets sont en début d’exercice budgétaire, prévus pour l’année qui suit. Par ailleurs, même l’Arcop est intéressée par le tableau de passation des marchés qu’élaborent les ministères en chaque début d’année, pour éviter des irrégularités, ou même des dépassements budgétaires. Quel intérêt y a-t-il pour le Premier ministre à s’impliquer dans une procédure si bien huilée depuis plusieurs années ?