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Financement des infrastructures d’irrigation dans l’agriculture: Une urgence pour assurer la sécurité alimentaire

Le Comité de lutte contre la sécheresse au Sahel (Cilss), le Projet d’appui régional à l’initiative pour l’irrigation au Sahel (Pariis), le Réseau des organisations paysannes de l’Afrique de l’Ouest (Ropa) et des partenaires se penchent sur la problématique du mécanisme de financement de l’irrigation. Ces organismes sont en conclave à Saly.
En effet, selon Clément Ouédraogo, coordinateur maîtrise de l’eau au Cilss, les bailleurs rechignent à financer la mise en place des infrastructures d’irrigation pour l’agriculture.
“Il faut qu’on casse cette barrière et qu’on montre que c’est intéressant, important, et c’est un secteur qui n’attire pas pourtant les financements de l’Etat. Si on veut développer l’irrigation dans notre espace, il faut qu’on trouve des mécanismes de financement. C’est pourquoi, nous sommes avec le Pariis qui est un programme financé par la Banque mondiale. Cette rencontre met en face les fournisseurs des services financiers, les producteurs et les intermédiaires qui sont les pays du Cilss. Il faut qu’il y ait une concertation entre ces trois acteurs, si on veut développer le financement sur l’irrigation”, a soutenu Clément Ouédraogo.
Pourquoi l’agriculture irriguée n’est pas financée ? Quelles sont les contraintes ? Pourquoi les investisseurs hésitent toujours à y mettre leur argent ?. Voilà autant de questions que posent les acteurs.
Pour M. Ouédraogo : “il est inadmissible que 60 ans ou plus après notre indépendance, que notre agriculture dépende encore à plus de 90% de la pluviométrie et qu’ elle soit aléatoire. Si on veut développer et assurer la sécurité alimentaire, il faut qu’il y ait l’irrigation et du financement”.
Le coordinateur régional du Pariis, Frédéric Dabiré a indiqué que l’agriculture qui emploie 70 % de la population reste encore tributaire, dans le Sahel, aux fluctuations pluviométriques dans un contexte marqué par le changement climatique. Cette dépendance aura forcément des répercussions négatives sur la sécurité alimentaire.
  “cette production basée uniquement sur la pluviométrie ne pourrait pas aider à l’atteinte de la sécurité alimentaire. C’est en cela que la question du développement de l’irrigation s’impose dans notre espace sahélien, d’où la mise en œuvre du Pariis qui intervient dans 6 pays, qui a commencé depuis 2018 et qui va s’achever en 2023. A terme, ce programme vise à mettre en valeur une superficie irrigable, d’environ 25 000 ha, pour répondre à cette problématique de changements climatiques”, a informé Clément Ouédraogo.
A un an de la fin du programme, près de 17 000 ha ont pu être engagés pour être achevés d’ici la fin du projet. Seydou Eric Ouédraogo, représentant du Réseau des organisations paysannes de l’Afrique de l’Ouest (Ropa) affirme que les retombées du Pariis sont également ressenties par les producteurs. Par conséquent, les acteurs plaident pour que les Etats mettent la question du financement de l’irrigation au cœur de leur  politique.

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