Le Premier Ministre Amadou Ba a présidé ce vendredi une réunion avec les Partenaires Techniques et Financiers (G50) en présence du Garde des Sceaux, ministre de la Justice, la ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, ministre de l’Intérieur, ministre des Finances et du Budget, le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, le ministre du Commerce et des PME, par ailleurs porte-parole du Gouvernement.
Le chef du gouvernement est revenu sur le contexte politique très tendu marqué par des arrestations tous azimuts de responsables et militants de l’opposition. Mais également de journalistes. Amadou Ba s’est exprimé sur les interdictions systématiques de manifestations avant de trouver une parade chiffrée pour masquer la réalité
« Très attaché aux valeurs de protection des droits de l’homme et de l’Etat de droit et œuvrant pour la promotion des droits et libertés tels que la liberté d’expression et la liberté de manifestation, notre pays, veille quotidiennement à leur respect dans le cadre de l’application des lois et règlements en vigueur », a-t-il fait savoir aux Partenaires techniques et financiers.
Selon lui, « Le cadre de protection autorise une intervention des autorités administratives, dans certaines circonstances, notamment dans les cas de risques de troubles à l’ordre public et d’insuffisance des effectifs des forces de défense et de sécurité pour encadrer les manifestations ».
Amadou Ba d’affirmer : « En 2022, sur 4633 demandes de manifestation sur l’ensemble du territoire national, seules 136 ont été interdites, soit un taux de 2,98% ». Tout en omettant de préciser la nature des demandes de manifestations autorisées en majorité. En effet, il s’agit pour la plupart des cérémonies de mariage, de baptême, religieuses et autres concerts et festivités qui requièrent une déclaration auprès des autorités administratives pour occuper une voie ou place publique.
Le chef du Gouvernement indique que les mesures d’interdiction ont toujours été motivées notamment par la nécessité de prévenir les risques de troubles à l’ordre public, de garantir la libre circulation des personnes et des biens sur les axes routiers stratégiques, et par l’exigence de garantir la sécurité des personnes et des biens.
Ainsi, souligne le chef du Gouvernement, « pour mieux protéger les droits et libertés des citoyens, l’Etat du Sénégal, a adopté la loi organique n°2017-09 du 17 janvier 2017 abrogeant et remplaçant la loi organique n° 2008-35 du 08 août 2008 sur la Cour suprême, modifiée par la loi organique n° 2022-16 du 23 mai 2022 qui a institué un juge des référés en matière administrative, juge de l’urgence, qui assure la protection des libertés fondamentales des citoyens ».
D’après lui, cela permet concrètement, au requérant, quand par exemple l’autorité administrative compétente interdit une manifestation ou une réunion, de saisir dans les meilleurs délais le juge qui a l’obligation de se prononcer dans les quarante-huit-heures.
Le Premier ministre Amadou Ba affirme devant les PTF que les cas d’arrestations enregistrés sont liés à des délits de droit commun. « Le Sénégal est pionnier en matière de respect des droits de l’homme et c’est ce qui lui vaut la place qui est la sienne au plan international », dit-il