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Etats-Unis : Joe Biden entre dans la course et confirme qu’il est candidat à sa réélection en 2024
C’était un secret de Polichinelle. Le président des Etats-Unis, Joe Biden, a annoncé ce mardi briguer un second mandat à la tête du pays. « Je suis candidat à ma réélection », a déclaré le président américain de 80 ans dans un message vidéo publié sur Twitter s’ouvrant sur des images de l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021. « Finissons le travail », a lancé Joe Biden, en insistant sur le combat toujours en cours selon lui pour la liberté et la démocratie.
La date de mardi ne doit rien au hasard. Le 25 avril est le quatrième anniversaire, jour pour jour, de la dernière entrée en campagne de Joe Biden, à la fin de laquelle le démocrate avait privé Donald Trump d’un second mandat. Annoncer une nouvelle candidature à cette date, alors même que les Américains pourraient assister à un « remake » du duel de 2020, est donc un symbole fort.
Un secret de Polichinelle
Cette annonce marque la quatrième course à la présidentielle pour Joe Biden. Avant d’être élu en 2020, il s’était lancé pour les élections de 1988 et 2008, avec, à chaque fois, un échec cuisant à la clef. En 2015, très éprouvé par le décès de son fils aîné, le démocrate, alors vice-président, avait renoncé à briguer la succession de Barack Obama.
Depuis plusieurs mois, il entretenait le suspense sur sa candidature à la Maison Blanche. S’il est réélu, l’actuel président achèverait son second mandat à l’âge de 86 ans. Ces rumeurs, qui agitent le tout Washington, restaient jusqu’à présent à prendre avec des pincettes. Le camp Biden a plusieurs fois déjà laissé entendre qu’une annonce était imminente, sans jamais que cela ne se matérialise. « Je vous ai dit que j’avais l’intention de me présenter, je vous tiendrai informés très bientôt », avait déclaré le président lundi dernier, alimentant encore davantage les spéculations.
Un remake du duel de 2020 ?
Le locataire de la Maison Blanche peut penser qu’il a les statistiques avec lui : les présidents américains se représentent généralement, et ils sont le plus souvent réélus. Mais le président octogénaire, de par son âge, défie les précédents historiques. En novembre 2021 puis en février 2023, le dirigeant octogénaire s’est soumis à des bilans de santé qui ont conclu qu’il était en « bonne santé ».
Il affiche, certes, une endurance peu commune, jonglant entre crises internationales et grandes réformes. Son déplacement à Kiev, une initiative inouïe pour le chef d’Etat entouré du plus strict dispositif de sécurité du monde, a rappelé de manière spectaculaire son rôle d’architecte de la riposte occidentale après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Et il n’a de cesse de rappeler les très ambitieuses réformes adoptées à son initiative pour réindustrialiser l’Amérique, attirer les technologies de pointe, accélérer la transition énergétique, rénover les infrastructures et « donner un peu d’air », comme il le dit souvent, à la classe moyenne.
Mais le démocrate doit s’attendre, lui qui est déjà enclin aux gaffes et dont l’allure est incontestablement marquée par les ans, à une recrudescence d’attaques des républicains sur son acuité mentale. Joe Biden a bien noté que, selon les sondages, la candidature de son prédécesseur Donald Trump, 76 ans et inculpé par un tribunal de New York, n’enthousiasme pas plus que la sienne.
D’autres concurrents en lice
Le démocrate estime donc que, s’il a battu une fois son prédécesseur républicain, figure clivante par excellence, il peut y arriver à nouveau en mettant en avant sa personnalité bonhomme et son programme rassembleur. Joe Biden compte aussi sur son bilan et sur la santé florissante de l’économie et de l’emploi. Rien de tout cela n’impressionne beaucoup les ménages américains, qui se débattent avec une forte poussée d’inflation.
L’équipe de Biden parie pourtant que dans deux ans, les routes rénovées, les médicaments moins chers, les ouvertures d’usine seront portés au crédit du candidat démocrate. Joe Biden, qui avait fait campagne en 2020 pour « sauver l’âme de l’Amérique », devrait cette fois insister davantage sur la dimension sociale et économique de son projet.
Depuis le début de l’année, il martèle sa volonté de rendre sa « dignité » à l’Amérique populaire « oubliée », perturbée par la mondialisation, que Donald Trump a su en partie séduire.
Reste une grande inconnue : quelles seraient les chances de Joe Biden s’il faisait face en novembre 2024 à un ou une adversaire plus jeune ? Le nom du gouverneur de Floride Ron DeSantis, figure de la droite dure, et âgé de 44 ans, circule beaucoup. Mais il ne s’est pour l’heure pas déclaré. Moins connue, la républicaine Nikki Haley, déjà en campagne, appelle à faire émerger une « nouvelle génération». Elle réclame notamment des tests de capacités intellectuelles pour tous les responsables politiques de plus de 75 ans.