Le ministre du commerce, de la consommation et des PME n’est pas d’avis avec Reporters Sans Frontières qui classe le Sénégal à la 104e place dans la liste des pays en régression par rapport à la liberté de la presse. « Le Sénégal respecte la liberté de presse par principe et non par souci d’un quelconque classement », c’est le point de vue de Abdou Karim Fofana qui interroge Mame Less Camara en août 2014 lors de l’installation du premier tribunal des pairs de Cored : « Attraire un journaliste devant la justice pour obtenir réparation est un droit inaliénable. S’adresser au CORED est une garantie que l’auteur de l’agression par voie de presse ne pourra même pas invoquer une atteinte à la liberté d’informer. Jugé par ses pairs et dénoncé publiquement par ses confrères et consœurs, jusque dans l’organe diffuseur des éléments constitutifs du délit, le fautif n’aura pas d’autre choix que de s’amender ou risquer de devoir, en cas de sanction extrême, s’éloigner du travail des journalistes ». Pour le porte-parole du gouvernement, quand le CORED capitule devant les excès de la liberté de presse, l’Etat et les citoyens ne peuvent que recourir à la justice.
« Dans aucune democratie la presse n’est une zone de non droit. Aux Etats Unis et en France comme dans toutes les démocraties, les journalistes répondent de leurs actes devant la justice. Aux Etats Unis, une journaliste du New York Times avait été envoyée en prison pour avoir refusé de dévoiler sa source sans que personne ne parle de recul de la liberté de presse. En France récemment des journalistes du Monde ont été inculpés pour avoir violé le secret-défense » rappelle le ministre qui campe sa position en affirmant qu’en matière de liberté de presse le Sénégal n’a de leçons à recevoir d’un pays quelconque ni d’aucune organisation.
Abdou Karim Fofana précise qu’il a expliqué plus haut, que le gouvernement du Sénégal encourage vivement la tenue des assises de la presse qui selon le SG du Synpics « ne règleront pas tout, tout de suite. Mais leur tenue est d’une nécessité pour marquer la volonté de notre pays, de retrouver sa Presse d’antan. Une presse sans connivence avec aucun des segments de notre société, une presse sans complexe et sans peur, une presse qui, en toute responsabilité assure un pluralisme de l’information et assume sa mission de n’être qu’au service exclusif du public dans son acception la plus diverse qui soit ».
Abdou Karim Fofana dit qu’il est crucial que tous les acteurs de la presse retrouvent les vertus et l’éthique de la presse d’antan et les prochaines assisses de la presse sont une excellente occasion pour repartir sur de nouvelles bases. Le ministre sera heureux de constater que des médias internationaux choisissent d’installer leur bureau régional à Dakar ou d’y trouver refuge car, la douceur du climat au Sénégal est celui de la liberté.