SOCIETE
As Mademba Ndiaye : « Un journaliste n’a pas à respecter la loi »
« Si vous respectez la loi, vous n’allez pas travailler. Un journaliste n’a pas à respecter la loi. La seule chose qui peut guider le journaliste c’est sa déontologie professionnelle. Est-ce que cette information est digne d’être connue par le public ? Si oui tant pis pour la loi. Si non tant pis pour la loi».
M. Ndiaye a appelé ses confrères et consœurs à travailler sur le principe de la déontologie à la place du principe des lois et règlements et d’en assumer les conséquences. Estimant que la loi peut autoriser des choses que la déontologie interdit., il qualifie cela de « tension permanente ».
« L’extension ou la restriction de la liberté de la presse dépend beaucoup du juge. Les juges peuvent faire évoluer grandement la liberté de la presse. Je cite le cas du procès de Peugeot où le juge disait : « Il est manifeste que le canard enchaîné a violé la loi et doit être condamné. Il est manifeste qu’on ne peut pas condamner le canard du fait du droit du public à connaître cette information-là. Même si l’information était volée, recelée… Il y a une supériorité de valeur qui est le droit du public permet aux journalistes de violer la loi en vue de servir cette valeur plus importante ». Il a estimé que c’est un juge démocratique qui le fait.
Puis, il a rappelé aux journalistes à ne jamais révéler leurs sources en donnant l’exemple d’un confrère américain. « Aux Etats-Unis, un journaliste a été condamné à deux ans de prison ferme pour refus de déceler sa source. Cette dernière voyant la condamnation a eu des remords et a fait une déclaration public pour dire ‘’c’est moi’’. Le juge a convoqué le journaliste ce dernier a refusé de confirmer la déclaration du source ».