L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) en collaboration avec PMNCH ont publié mardi, le rapport intitulé « Arrivés très tôt » : « Décennie d’Action sur les Naissances Prématurées ». Dans le document, les organisations tirent la sonnette d’alarme sur « l’urgence silencieuse » des naissances prématurées, dont Le rapport contient des estimations actualisées de l’OMS et de l’UNICEF, préparées avec la London School of Hygiene and Tropical Medicine, sur la prévalence des naissances prématurées. Globalement, il constate que les taux de naissances prématurées n’ont changé dans aucune région du monde au cours de la dernière décennie, et que «152 millions de bébés vulnérables sont nés trop tôt entre 2010 et 2020.
Dans un webinaire sur le lancement du rapport mondial sur les naissances prématurées, des experts notent que les naissances prématurées sont aujourd’hui la principale cause de mortalité infantile, représentant plus d’un décès d’enfant sur cinq survenant avant leur cinquième anniversaire. Les survivants de la prématurité peuvent être confrontés à des conséquences sanitaires tout au long de leur vie, avec une probabilité accrue de handicap et de retard de développement ».
« Ce nouveau rapport montre que le coût de l’inaction au cours de la dernière décennie a été de 152 millions de bébés nés trop tôt. Bien que certaines régions soient plus touchées, les naissances prématurées menacent les progrès en matière de santé dans tous les pays. Un investissement plus important dans la prise en charge des nouveau-nés vulnérables peut éviter à des millions de familles d’avoir le cœur brisé. Des efforts supplémentaires sont également nécessaires pour prévenir les naissances prématurées, ce qui permettra également de réduire le nombre de mort naissances et de décès maternels », a fait savoir le Professeur Joy Lawn de London School of Hygiene & Tropical Medicine, Co-dirigeant du rapport : Arrivés très tôt « Décennie d’Action sur les Naissances Prématurées ».
Pour sa part, Dr Nahya Salim estime qu’il n’y a plus d’excuses pour le silence. « Nous avons désormais entre les mains les dispositifs et les connaissances nécessaires pour changer la situation des nouveau-nés les plus vulnérables. Je suis fière de voir mon gouvernement investir et s’engager dans la mise en œuvre, même dans les zones rurales. La prochaine décennie peut et doit être différente pour ceux qui sont confrontés à des naissances prématurées ici et partout », a dit la Co-auteur dudit rapport et responsable national de Newborn Essential Solutions and Technologies 360 (NEST360).
Pour le Directeur de la Santé maternelle, néonatale, infantile et adolescente et vieillissement à l’OMS, ilfaut « garantir des soins de qualité à ces bébés les plus petits et les plus vulnérables, ainsi qu’à leurs familles, est absolument un impératif pour améliorer la santé et la survie des enfants. Des progrès sont également nécessaires pour aider à prévenir les naissances prématurées cela signifie que chaque femme doit pouvoir accéder à des services de santé de qualité avant et pendant la grossesse afin d’identifier et de gérer les risque », a soutenu Dr Anshu Banerjee.
Pour sa part, le Professeur Bo Jacobsson, directeur de la division santé maternelle et néonatale de la FIGO soulignent que les « inégalités en matière de couverture et de qualité des services de santé pour les femmes dans le monde entier entravent les progrès vers la prévention des naissances prématurées et des mort naissances ».
Selon lui, les « professionnels de la santé ont un rôle clé à jouer dans le cadre des efforts multipartites pour développer des outils et des ressources ayant fait leur preuve, visant à prévenir les naissances prématurées, et pour veiller à ce que les femmes et les familles reçoivent des soins de haute qualité, respectueux et centrés sur la personne ».
13,4 millions de bébés sont nés avant terme en 2020
Pour Steven Lauwerier, Directeur de la Santé (par intérim), UNICEF « Chaque décès prématuré est suivi d’un cortège de pertes et de déchirements ».
Malgré les nombreux progrès réalisés dans le monde au cours de la dernière décennie, nous « n’avons pas réussi à réduire le nombre de bébés nés trop tôt ou à éviter le risque de leur décès. Le bilan est accablant. Il est temps d’améliorer l’accès aux soins pour les femmes enceintes et les prématurés et de veiller à ce que chaque enfant prenne un bon départ et s’épanouisse dans la vie ».
Helga Fogstad, Directrice Executive PMNCH, la plus grande alliance mondiale pour le bien-être et la santé des femmes, des enfants et des adolescents, indique le rapport « Arrivés très tôt » souligne la « nécessité d’accroître les investissements et la redevabilité en ce qui concerne les naissances prématurées, première cause de mortalité des enfants de moins de cinq ans dans le monde ».
Selon elle, les « progrès en matière de santé maternelle et néonatale, ainsi que de prévention de la mortinatalité, stagnent et sont aujourd’hui encore retardés par la combinaison dévastatrice du COVID-19, des changements climatiques, de l’extension des conflits et de l’augmentation du coût de la vie».
« En travaillant ensemble en partenariat – gouvernements, donateurs, secteur privé, société civile, parents et professionnels de la santé – nous pouvons tirer la sonnette d’alarme sur cette « urgence silencieuse » et faire en sorte que les efforts de prévention et de prise en charge des prématurés soient au premier plan des efforts nationaux en matière de santé et de développement, renforçant ainsi le capital humain en soutenant les familles, les sociétés et les économies partout dans le monde », a-t-elle laissé entendre.
Suite à la publication du nouveau rapport publié mardi par les agences des Nations Unies et leurs partenaires, il faut retenir que « 13,4 millions de bébés sont nés avant terme en 2020, et que près d’un million d’entre eux sont décédés des suites de complications liées à l’accouchement prématuré. Cela équivaut à environ 1 bébé sur 10 né prématurément (avant 37 semaines de grossesse) dans le monde ».
l’ampleur et la gravité qui entravent les progrès en matière de santé et de survie de l’enfant, ont longtemps été méconnues.