SOCIETE
Départ massif des fidèles vers Touba : L’économie au ralenti au Fouta
Dans le Fouta, le secteur économique sera au ralenti pendant au moins une semaine. Car les grands commerces et le secteur du transport sont essentiellement entre les mains des talibés mourides, qui ont quitté la plupart des villes de la zone.
Par Demba NIANG – Vendredi, jour du Marché hebdomadaire de Galoya… Le marché est vide au niveau de plusieurs endroits d’habitude occupés par les Bana-bana. Car les derniers départs, qui ont eu hier, ont vidé toutes les localités de l’essentiel de leurs commerçants. Dans la zone du Fouta, les différents pans de l’économie sont monopolisés par la communauté mouride : commerces, ateliers et transport en commun. Ce samedi, la dernière vague va partir.
Depuis quelques années, les fidèles ont réduit leur temps de séjour. Saliou, président du Dahira de Thilogne, explique : «Les voitures ont été louées, mais c’est vendredi soir que la majorité de nos membres vont quitter pour aller au Magal.» Un groupe de Bana-bana, après le marché hebdomadaire de Thilogne, en a rejoint un autre à Galoya ce vendredi. Dans la voiture, ils ne manquent pas de montrer leur empressement de rejoindre Touba. «Il y a toujours des dépenses qui nous attendent, et malgré les poches bien remplies, on revient les mains vides», note un fidèle bien assis à l’intérieur du véhicule. Alors que les plus grands commerçants gèrent les «dépenses» quotidiennes versées par certains chefs de famille émigrés.
Au Fouta, le décor a complètement changé : des mécaniciens, vulgarisateurs de plusieurs localités ont fermé leur place après la grande prière du vendredi. Le premier marché hebdomadaire qui fera les frais du départ des Bana-bana pour le Magal, est celui de Madina Ndiathbé, et suivront les autres (Agnam, Nabadji, Thilogne). A Ourossogui, Ndioum, Matam, les marchés verront plusieurs boutiques fermées pour quelques jours.