Les atteintes aux libertés publiques risquent d’atteindre le point de non-retour au Sénégal. Les manifestations de la société civile, de l’opposition, les sit-in ou meetings sont interdits mais encore, ces temps-ci, les déplacements des leaders de l’opposition le sont également. Au même moment, le candidat désigné de la mouvance présidentielle à l’élection de février prochain, Amadou Ba, en compagnie des autorités préfectorales et de ses snapeurs et griots, était à la rencontre des populations de Tivaouane pour lancer des travaux à moins de cinq mois de l’élection présidentielle de 2024.
Après Malick Gackou, dont le cortège s’est vu interdire d’accès dans plusieurs villes de l’intérieur, c’est au tour de Bougane Gueye Dany, leader de la coalition « Gueum Sa Bopp», de voir son cortège bloqué par la gendarmerie nationale, mercredi à Koussanar alors qu’il était en partance pour Khossanto où il voulait se pencher au chevet des populations. Qui parlait donc d’égalité des citoyens devant la loi ? S’interroge le journal Le Témoin dans son édition de ce jeudi.
L’interdit ou blocage injustifié
Après plusieurs demandes de meetings de la plateforme F24 refusées, le cortège de Malick Gackou, président du Grand Parti et candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle, est systématiquement bloqué par les policiers ou les gendarmes selon la zone du pays où il se trouve.
Pas plus tard que durant la journée de mercredi, la procession de l’ancien ministre des Sports a été gazée par les gendarmes. Au même moment, Bougane Guèye Dany, autre figure de l’opposition et candidat à la prochaine présidentielle lui aussi, subissait les foudres de préfets zélés qui ont fait bloquer son cortège par la gendarmerie.
Pendant qu’on refusait à M Bougane Guèye de circuler librement à travers le territoire nationale, plus précisément de se rendre à Khossanto où une manifestation des populations locales avait été réprimée dans le sang par les gendarmes avec à la clef deux morts, le candidat du pouvoir, M. Amadou Ba qui est aussi le Premier ministre était à Thiès pour le lancement des travaux de la route Pire-Méouane-Daya Diop. Des travaux qui n’ont pas été réalisés durant les 12 ans de règne du président Macky Sall et qui sont lancés cinq mois avant la fin de son magistère ! Autrement dit, en pleine pré-campagne électorale.
Selon nos confrères, cette sortie en principe administrative du Premier ministre ressemblait plutôt à une virée politique. « Personne ne s’y est trompé puisque son but est de donner un coup de pouce au candidat choisi par le président de la République pour porter les couleurs de la coalition Benno Bokk Yaakaar à l’élection présidentielle de 2024 ».
Le Témoin constate que le candidat Amadou Ba, même dans ses fonctions de Premier ministre, peine à s’imposer. Manquant de charisme, il n’arrive pas à conquérir les cœurs des populations.