TECHNOLOGIE
Et si les infections nosocomiales émanaient du patient lui-même ?
Les infections nosocomiales représentent une menace sanitaire importante. C’est notamment le cas de celles causées par l’ICD, une bactérie autrement appelée « Clostridioides difficile » provoquant d’importants troubles intestinaux. Une récente étude révèle que la principale cause de ces infections pourrait en fait venir du patientlui-même. Beaucoup de moyens sont déjà consacrés à la protection des patients contre les infections nosocomiales. Cela va de l’hygiène des mains du personnel hospitalier à l’assainissementenvironnemental par exemple. Malgré cela, le nombrede patients infectés est toujours très important. Nous vous informions d’ailleurs il y a quelques jours dans cet article d’un nouveau procédé permettant de détruire ces bactéries. Une nouvelle étude nous apprend désormais que ces infections, que l’on pensait se propager d’un patient à l’autre, pourraient en réalité provenir du patient lui-même.
Pour arriver à cette affirmation, des chercheurs de l’Université du Michigan et du Rush University Medical Center ont réalisé une étude consistant à analyser les échantillons fécaux de chaque patient de l’unité de soins intensifs pendant 9 mois. Parmi les 1100 patients participant ainsi à l’étude, 9% ont été infectés par la bactérie ICD pendant leur hospitalisation. Les chercheurs ont comparé le séquençage du génome de 425 souches de cette bactérie, avec les souches observées dans les près de 4 000 échantillons fécaux recueillis, et ont ainsi pu analyser leur propagation.
Ils ont ainsi pu constater que très peu de souches étaient similaires entre les patients et que finalement, cette bactérie n’a pas été transmise entre eux (seulement 6 transmissions entre patients ont été confirmées sur la période). En réalité, cette bactérie était déjà présente dans l’intestin des patients au préalable, mais les chercheurs n’expliquent pas la raison pour laquelle l’infection s’est déclarée. L’enjeu est désormais d’identifier les moyens d’empêcher les patients de développer cette infection en cas d’alimentation par sonde ou d’administration d’antibiotiques par exemple.
Cette conclusion ne signifie pas pour autant que les mesures sanitaires mises en œuvre au sein des hôpitaux sont inutiles. Elles sont au contraire essentielles pour maintenir le taux de transmission à un faible niveau. Des recherches complémentaires seront encore nécessaires afin de comprendre comment les patients sont colonisés et ainsi prévenir leur infection