SOCIETE

Commerce – Pour mieux pénétrer le marché international : Le Sénégal se met aux normes

Dans un monde de plus en plus concurrentiel, il faut des entreprises compétitives pour se faire une place. L’Union des prestataires, des industriels et des commerçants du Sénégal (Upic) et l’Etat s’accordent sur la question de mettre en place des normes pour permettre aux opérateurs économiques d’avoir des outils efficaces de compétitivité sur les marchés, notamment avec l’avènement de la Zlecaf.

Par Justin GOMIS – Pour jouer un rôle dans le commerce international, il faut être aux normes. Le Sénégal l’a bien compris en s’inscrivant dans cette voie. «706 normes sont établies au niveau national», assure la présidente de l’Union des prestataires, des industriels et des commerçants du Sénégal (Upic) qui a tenu ses assisses sur cette question. «Respecter les normes, c’est à la fois protéger les consommateurs et permettre aussi à des industries de pouvoir accéder à tous les marchés sans restriction quelconque», a fait savoir Aboubacry Lome, fonctionnaire au ministère de l’Industrie. Selon ce Conseiller technique au niveau de ce département ministériel, il y a beaucoup de systèmes qu’on peut mettre en place dans le commerce international. «Au-delà des protections tarifaires et non tarifaires, il y a aussi des protections administratives. Cela permet tout simplement aux pays qui ne veulent pas que vos produits entrent de bloquer les importations», a-t-il ajouté. Il précise : «Vous, vous mettez en place des normes, aucun autre pays ne peut se prévaloir de méthodes pour bloquer la commercialisation de votre produit.» Il se réjouit que les normes sénégalaises soient élaborées et qu’elles s’appliquent au niveau international. Selon un technicien, qui faisait une présentation sur les normes, «le problème des entreprises sénégalaises, c’est de trouver les normes et de les appliquer. Il est difficile pour nombre d’entre elles de trouver les normes de son secteur d’activité, de les appliquer et attester de leur conformité».

C’est le sens de cette rencontre qui vise à pallier ces insuffisances à travers le thème : «Les normes sénégalaises, la veille et la conformité réglementaire.»
Aïssatou Tall Touré, présidente de l’Upic, campe les enjeux : «Les actions de normalisation appellent constamment de la part des acteurs publics comme privés, des échanges constructifs pour assurer davantage une bonne maîtrise des dispositifs réglementaires en vigueur, mais surtout donner aux opérateurs économiques des outils efficaces de compétitivité sur les marchés, notamment avec l’avènement de Zlecaf qui constitue un marché de plus d’un milliard d’habitants, représentant un Pib de 2500 milliards de dollars américains. Nous devons être conscients des obligations des entreprises, de leur mise en conformité réglementaire.» Elle ajoute : «Et l’Upic s’est toujours montrée proactive et en même temps disponible pour apporter sa contribution en faveur d’un dialogue permanent avec les autorités administratives compétentes.» Pour la présidente de l’Upic, «la veille aide à mieux définir de meilleures stratégies d’anticipation dans un contexte économique de plus en plus concurrentiel avec l’émergence des gros besoins non datés, mais également l’émergence des exceptions en la matière». Selon Aboubacry Lome, «la normalisation est une activité d’intérêt général qui concourt au développement économique de notre pays».

D’après lui, elle constitue un outil stratégique de la politique industrielle susceptible de permettre aux acteurs économiques d’obtenir des avantages concurrentiels dans la compétition mondiale. «C’est dans cette perspective que le Sénégal a adopté une Politique nationale qualité (Pnq) par décret, qui est fortement arrimée à la politique qualité de la Cedeao et dont l’objectif fondamental est d’asseoir une infrastructure de nationale qualité de niveau international pour soutenir la compétitivité de l’économie sénégalaise, le développement durable à l’horizon 2035.»

Dans le même temps, l’Association sénégalaise de la normalisation (Asn) a mis en place une boutique qui permet d’accéder à la base de données en payant par monnaie électronique.

Par ailleurs, le secteur privé, à travers l’Upic, s’est engagé à «soutenir pleinement la mise en œuvre effective des initiatives louables de l’Etat adoptées par décret en 2017 et qui visent à doter notre pays d’une infrastructure de qualité opérationnelle et internationalement reconnue, porteuse de croissance économique durable et à assurer la protection de la santé du consommateur», insiste Mme Touré.

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