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FESNAC – Conditions de vie des artistes : Macky nouveau mécène

Wade a hérité de Senghor, et de Wade, Macky a hérité. De Président à Président, il semble se transmettre un certain attachement au rayonnement de la culture au Sénégal. Il fallait trouver les éléments qui relient l’un à l’autre. Il fallait une énorme culture pour remonter les pistes du lien philosophique entre les trois. Il fallait choisir Abdou Latif Coulibaly pour ce faire. On l’a choisi, il l’a fait…

Monsieur Racine Senghor s’est déjà installé dans une des salles de l’Hôtel de ville de Fatick. Une table, lui et d’autres, face aux auditeurs. La salle est pleine. Dehors, Marouba Fall qui salue et fait des accolades. Il passe devant des collégiennes. D’autres apprenants constituent une haie dans le hall de l’Hôtel de ville. La cour a fini d’abriter une tente. Une assez grande tente. Dedans, s’installent des stands. On aperçoit un certain Diallo et son Harmattan à l’œuvre.
Ça sent école et ça transpire classe dans l’Hôtel de ville de Fatick. Ça reproduit l’école et ça respire les salles de classe en cette journée du 9 janvier 2023. Racine Senghor, Marouba Fall, les collégiennes, l’innocence du sourire des filles et garçons, les stands, les maisons d’édition : ambiance de livre. Parce qu’effectivement, c’est le Salon national du livre de Fatick qui s’ouvre. Trente-deux minutes après onze heures, Abdou Latif Coulibaly lit l’enthousiasme dans le regard de celles et ceux qui le reçoivent. On l’attendait pour la conférence inaugurale. Trente-neuf minutes après onze heures, Alioune Sow et ses accompagnants reçoivent le même enthousiasme que reçut A.L. Coulibaly. On l’attendait pour la conférence inaugurale. Silence est demandé au fond, comme en classe. Pape Faye se répétera : les enfants quoi… «Il y a eu comme une sorte de linéarité avec quelques fois des secousses», de Senghor à Macky, en ce qui concerne les actions des présidents à l’endroit de la culture au Sénégal. C’est Abdou Latif Coulibaly qui fait ainsi son analyse, pour camper son thème.

La «Culture sous le magistère du Président Macky» fut une occasion pour M. Coulibaly de revisiter Senghor, qui plaçait la culture au début et à la fin du développement, non sans regretter le fait que certaines de ses initiatives n’aient pas fait long feu après lui. Le Président est honoré par la leçon inaugurale, ainsi que sa mémoire. Honoré, aussi, maître Abdoulaye Wade, pour son engagement pour la culture. Son ambitieux projet de «réalisation d’un parc culturel encore dénommé les sept merveilles de Dakar» sera cité, de même que sera évoquée sa proximité philosophique avec Senghor en termes de culture. Ce faisant, poursuit Coulibaly, «il s’inscrivait en droite ligne dans la trajectoire déjà tracée». Et, «si vous regardez les ambitions exprimées, les projets déclinés, ils ne sont en rien différents du point de vue de la structuration-même des politiques de ce qui a été la préoccupation de Senghor également, dès qu’il a pris le pouvoir». Infrastructures culturelles (Place du Souvenir africain, Monument de la Renaissance) et Festival mondial des Arts nègres, évoqués dans l’hommage à Wade. Wade qui a laissé le flambeau à Macky, Macky que Coulibaly insère dans la lignée de ces grands hommes de la culture. Il ne la fermera certainement pas, mais il en aura été un chaînon des plus importants selon ce qu’en démontre l’exposé de M. Coulibaly. Il l’inscrit dans quelque chose qui transcende les individualités : «Je rappelle que c’est une tradition au Sénégal que de considérer que la culture est un élément essentiel dans la vie de la communauté.»

5 milliards 50 millions entre 2013 et 2023
La Culture en général, le livre en particulier, puisque c’est la journée du livre. «Le dédoublement des prix du chef de l’Etat», qui est «un lieu d’émulation» et «un facteur de promotion, de développement du livre dans un pays», est rangé dans les mérites littéraires du président de la République.

Outre cela, M. Coulibaly rappelle l’édition du grand Tafsir de El Hadj Amadou Dème de Sokone par M. Sall. La continuité entre les présidents concernant la culture, et singulièrement le livre, transparaît sous l’explication de l’ancien journaliste.

Senghor, chrétien, souligne l’exposant, «c’était l’acteur principal de la première édition du livre». Puis, «Abdoulaye Wade l’a fait» pour qu’enfin, Macky Sall parachève le travail. Dans le pays, toujours dans la logique des mérites de Macky par rapport au livre, il a été construit douze Centres de lecture et d’animation culturelle (Clac). Ce qui signifie, pour A.L.C, qu’«avec les politiques publiques du Président Macky Sall, la Direction du livre, en accord avec le ministère de la Culture, a décidé, en partenariat avec la Francophonie, il faut le mentionner, de faire en sorte que le livre soit présent dans les coins les plus reculés du Sénégal».

Et, c’est «important de rapprocher le livre de tous, de montrer que le livre vit encore au Sénégal», dira le ministre de la Culture et du patrimoine historique pour rejoindre Abdou Latif Coulibaly. Alioune Sow explique pourquoi il a été choisi d’inscrire la tenue du Salon national du livre dans celle du Fesnac. «Il s’agit de combiner les formes d’expression de l’ensemble des sous-secteurs de la culture et du patrimoine au même moment, dans une localité du pays, impulsant ainsi une dynamique dans l’approche de territorialisation des politiques publiques décrétée par le président de la République…», a-t-il expliqué.

Il s’agit en outre de célébrer le Sine et ses fils, qui ont particulièrement marqué le monde du livre. Macky et livre, Abdou Latif Coulibaly y revient avec l’appui à l’édition, aux acteurs, aux libraires, imprimeurs, diffuseurs et aux associations professionnelles. «De 2013 à 2023, tenez-vous bien, avec le Fonds d’aide à l’édition, ce sont 5 milliards 50 millions…», distribués sous différentes formes et aux acteurs ci-dessus cités.

La leçon inaugurale a ainsi rappelé une certaine philosophie de la culture, replacé un homme dans cette philosophie et évoqué les réalisations de ce dernier dans le domaine culturel. Le ministre de la Culture, qui a songé à marier le nom de cet homme au douzième Fesnac, a fait le tour des stands qui présentaient mille et une philosophies. On y retrouvera aussi un certain nombre de livres écrits sur le même homme…

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