POLITIQUE

Application des recommandations de la Cnri : Les candidats invités à s’engager

La Coalition de la Société civile, composée notamment de Sursaut Citoyen, de Présence chrétienne ou encore de Demain Sénégal, appelle les candidats à l’élection présidentielle, à travers une rencontre qui s’est déroulée au siège de L’Harmattan, à s’approprier les recommandations de la Cnri (Commission nationale pour la réforme des institutions (Cnri) pour une meilleure réforme des institutions de la République.

Par Alpha SYLLA – Plus de dix ans après la sortie du dernier rapport de la Commission nationale de la réforme des institutions (Cnri), les auteurs et acteurs s’échinent à faire adhérer les politiques, particulièrement les candidats à l’élection présidentielle du 25 février 2024, pour l’application des recommandations. C’est l’objectif d’une rencontre à la maison d’édition L’Harmattan Sénégal entre la Coalition de la Société civile pour l’application des recommandations de la Commission nationale de réforme des institutions (Cnri) et les candidats à l’élection présidentielle prévue le 25 février prochain. Animée par l’ancien Premier ministre sous le régime du Président Abdou Diouf, Mamadou Lamine Loum, cette conférence à laquelle ont pris également part plusieurs personnalités du monde politique et universitaire, a présenté un projet de pacte avec les candidats à la Présidentielle. «Pour qu’ils puissent affirmer leur adhésion ou émettre des réserves» sur le déroulé précis de la réunion pour une réforme profonde de la gouvernance au Sénégal.

Dans la présentation du projet de pacte avec les candidats, Mamadou Lamine Loum a expliqué les différents points des recommandations, allant de l’Etat de Droit à l’Admi­nistration, en passant par la réforme de la Justice, entre autres. «Ce projet de pacte s’articule autour de 11 points… Les partis politiques, la réforme des institutions pour un meilleur équilibre des pouvoirs, l’apolitisation de l’Administration…». Sans oublier la sempiternelle question du fichier électoral «défaillant», qui constitue un frein à la marche de la démocratie. Le vice-président de la Cnri appelle à une mobilisation de tous pour trouver un accord sans réserve pour l’application des recommandations.

Adhésion et nouvelles propositions
Le pacte de bonne gouvernance globale et sectorielle, constitué de six articles et dont le format simplifié a été envoyé aux candidats depuis mercredi, a permis à ces deniers d’avoir un avant-goût de la rencontre. Si beaucoup de candidats ont brillé par leur absence, certains ont délégué leurs représentants, à défaut de pouvoir ou vouloir faire le déplacement.
Devant le pupitre où se sont succédé les prises de parole, les candidats ou leurs représentants ont tous affirmé leur adhésion aux conclusions des Assises nationales et aux recommandations de la Cnri. Mamadou Lamine Diallo, candidat à la Présidentielle, a par ailleurs participé à la rédaction d’articles dans le chapitre «gouvernance économique» des recommandations. Si le président du mouvement Tekki dit adhérer aux conclusions présentées, il n’a pas manqué de faire deux observations : l’appel à candidature pour les postes de Directeur général de sociétés nationales proposé par la Cnri et la consolidation de la démocratie participative. Le président du mouvement Tekki suggère également «d’engager la dépolitisation de l’Admi­nistration et l’industrialisation du pays».
Candidat à l’élection présidentielle et acteur-clé des Assises nationales, Cheikh Tidiane Dièye affirme que le principal défi est de réussir à appliquer les recommandations de la Commission nationale de réforme des institutions. Pour ce faire, le président d’Avenir/Senegaal bi ñu bëgg appelle à la «mise en place des mécanismes d’application de ces recommandations», sans donner plus de détails.
«Les Assisses nationales sont de véritables moments de concertation, de diagnostic de notre histoire, de notre pays», déclare pour sa part Thierno Alassane Sall. N’ayant aucun problème avec aucun texte, le candidat appelle aussi à la création d’un conseil, une sorte d’échiquier, pour réaliser dans un délai précis l’application des recommandations. En plus, le président du parti La Ré­publique des valeurs appelle à un suivi des objectifs d’application avec une grille d’évolution.
«L’Administration est soumise…», tonne à son tour Sérigne Mboup, avant d’égrainer une série de propositions de réformes allant de l’Assem­blée nationale, la Justice avec la suppression du ministère à la mise en place d’une Haute autorité de la justice. Un point que Mamadou Lamine Loum ne semble pas partager avec le maire de Kaolack. Pour M. Loum, le ministère de la Justice applique une politique judiciaire d’un régime donné.
Des participants comme les professeurs Aziz Salomon Fall et Bouba Diop ou Alla Dieng ont salué l’initiative, formulé de nouvelles propositions et appelé les politiques à «faire le minimum, en s’appropriant les conclusions».

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