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Conseil d’orientation illégalement constitué

C’est une irrégularité sans nom. En effet, le décret portant organisation et fonctionnement du Prodac ne fait pas état d’un Conseil d’orientation, et pourtant les gestionnaires l’ont instauré. En même temps, le Conseil interministériel n’a jamais été actif.

La gestion du Prodac est caractérisée par l’inactivité du Conseil interministériel de  pilotage et la nomination d’un président de Conseil d’orientation non prévu par les textes juridiques régissant son organisation et son fonctionnement. C’est ce que révèle la Cour des comptes. En effet, le décret n°2014-498 du 10 avril 2014 précité n’a pas prévu de Conseil d’orientation à côté du Conseil interministériel de pilotage et de la coordination nationale. Néanmoins, la Cour a relevé que durant la période sous revue, les sieurs Abdoulaye Saydou Sow et Cheikh Ahmet Tidiane Dieng ont été nommés présidents du Conseil d’orientation (Pco) du Prodac, respectivement par décret n°2017-16 du 04 janvier 2017 et décret n°2019-1064 du 20 juin 2019. Ainsi, ces «Pco» n’ont pas été en mesure d’exercer les attributions ou prérogatives liées à leur nomination, en raison de l’inexistence d’un Conseil d’orientation au Prodac. D’après toujours le rapport de la Cour des comptes, le principal objectif du Prodac n’a pas été atteint. Il s’agit de la mise en place des Domaines agricoles communautaires (Dac). Il a été noté l’existence d’un certain nombre de défaillances, en l’occurrence des insuffisances dans la coordination du programme, un non-respect des délais d’exécution des travaux prévus dans les stipulations contractuelles, ainsi que des manquements dans la supervision des travaux. Ces défaillances ont empêché le Prodac, dans une large mesure, d’atteindre les objectifs qui lui étaient assignés en matière de mise en place d’infrastructures et de création d’emplois. Ainsi, sur les 10 Dac prévus pour un budget total de plus de 100 milliards de francs Cfa, une absence de validation des programmes de travail budgétaires annuels est notée. La Cour des comptes souligne, à cet effet, un «pilotage à vue». Pape Malick Ndour, ancien coordonnateur du Prodac, justifie le défaut de réalisation des activités par l’insuffisance des moyens alloués par rapport aux prévisions. Il avoue que la planification des activités du Prodac se fait en tenant compte, notamment, des possibilités de rallonges budgétaires en cours de gestion et de mobilisation de ressources de partenaires. Des manquements dans la gestion des marchés publics ont été notés, tout comme le non-respect des délais de mise en place des Domaines agricoles communautaires. Prévue pour une durée de huit mois et prolongée de six mois, la mise en œuvre du contrat liant l’Etat du Sénégal à Green 2000 pour la réalisation des Dac de la première phase du Prodac n’a toujours pas été achevée, sept ans après sa conclusion.
S’agissant des Dac de la deuxième phase, aucun d’entre eux n’a été réalisé, six ans après la conclusion de l’accord de financement les concernant. Dans la même logique, la réalisation de la première phase du Prodac est caractérisée par des délais d’exécution des travaux anormalement longs. De même, la persistance de problèmes fonciers, notamment au niveau du Dac de Sangalkam, y a fortement retardé l’avancement des travaux.

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