Dans la région de Ziguinchor, les conflits fonciers, autrefois limités aux grandes communes, s’étendent désormais aux zones rurales. Celle de Djiniaky, département de Bignona, témoin d’un retour massif de familles déplacées, voit ses autorités coutumières et élus locaux submergés par ces litiges. Omar Badji, chef du village de Birkamanding, témoigne de la prévalence des conflits fonciers dans sa localité. Il souligne que, malgré l’absence de cadre légal, les chefs de village s’efforcent de résoudre ces différends en s’appuyant sur des pratiques coutumières.
La tendance est préoccupante : les mécanismes traditionnels de médiation, longtemps privilégiés pour résoudre ces conflits, cèdent la place à des procédures judiciaires. Le maire de Djiniaky, Alphousseyni Diémé, exprime son inquiétude face à l’augmentation des conflits fonciers, qui sont souvent déférés devant les tribunaux plutôt que par la médiation communautaire. Il insiste sur l’importance de préserver les pratiques traditionnelles et le bon voisinage tout en respectant les dispositions légales.
Face à cette évolution, Usoforal, un comité de solidarité féminine pour la paix en Casamance, s’alarme, lit -on dans les colonnes de Bês Bi.
Dans le cadre de ses actions de prévention des conflits, l’organisation a choisi de former les acteurs locaux aux réglementations foncières et aux méthodes communautaires de gestion des différends. Marianne Patricia Manga, chargée de projet, affirme que leur initiative a permis à la communauté de mieux comprendre les enjeux fonciers et de promouvoir une gestion efficace des conflits.
En conclusion, les participants à la rencontre de Djiniaky recommandent un retour aux méthodes coutumières pour la résolution des conflits fonciers. Cette approche vise à maintenir l’harmonie et la cohésion» au sein des communautés rurales.