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François Kabulo Mwana Kabulo : « Je n’ai jamais été mis au courant d’un contrat de bail dans l’enceinte du stade des Martyrs »

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François Kabulo Mwana Kabulo : « Je n’ai jamais été mis au courant d’un contrat de bail dans l’enceinte du stade des Martyrs »

13.08.2024
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François Claude Kabulo Mwana Kabulo, ancien ministre des Sports et Loisirs

La tentative de spoliation d’une partie du stade des Martyrs de la Pentecôte défraie la chronique sportive congolaise. Le ministre des Sports et Loisirs Didier Budimbu qui a découvert ce projet, a tiré la sonnette d’alarme.

Plusieurs Congolais ont tourné leurs yeux vers les prédécesseurs de Didier Budimbu qu’ils soupçonnent d’être complices de cet acte incivique.
C’est dans cette optique que Media Congo Press s’est entretenu, lundi 12 août 2024, avec François Claude Kabulo Mwana Kabulo, ministre honoraire des Sports et Loisirs qu’a remplacé Didier Budimbu.

À l’en croire, il ne sait absolument rien de ce dossier, tel qu’explicité dans cette interview.

MCP : Bonjour Mr Kabulo, après quelques mois passés à la tête du Ministère des Sports et Loisirs, avez-vous été au courant d’un contrat de bail dans l’enceinte du stade des Martyrs ?

Kabulo Mwana Kabulo : J’ai passé quelques mois effectivement, parce que j’ai été nommé le 24 mars 2024 à la tête du Ministère des Sports. Je n’ai jamais été mis au courant d’un contrat de bail dans l’enceinte du stade des Martyrs. En ma connaissance, ce contrat n’a jamais existé. Je surveillais de très près le stade des Martyrs où on est en train d’ériger l’aréna. À la demande des sportifs, des basketteurs, le président a autorisé que cela soit construit, et l’accord du gouvernement est là. Ça sera un aréna omnisports avec 20 000 places assises. C’est le seul contrat qui était en exécution et nous le suivions de très près. En dehors de cela, il n’y avait aucun autre contrat. Je peux vous signaler que lors de la remise et reprise avec mon prédécesseur, je n’ai reçu aucun papier. Même pas un stylo. Aucun document ne m’a été laissé. Le seul endroit disponible, c’est là où il y a l’héliport pour l’évacuation des blessés en cas d’urgence, ou d’un dispositif protocolaire exceptionnel.

Si oui, quelles démarches avez-vous entreprises pour annuler ce contrat et quelle a été le résultat ?

Je n’avais donc aucune démarche à effectuer puisque je n’étais au courant de rien du tout. Aucun de mes prédécesseurs ne m’a parlé de ce contrat. Par contre, j’avais des soupçons. À un moment donné, on m’a signalé qu’on voulait construire un hôtel 5 étoiles. Je suis allé voir le ministre d’État Alexis Gisaro en charge des Infrastructures quant à ce. Il était surpris de l’apprendre, et m’a rassuré que l’État congolais n’est pas concerné dans cette affaire. J’étais donc vigilant, au point que jusqu’à mon départ, il n’y a eu aucune brique.

Est-ce faisable d’ériger une station services dans un stade de football ?

Franchement, c’est scandaleux ! Comment on peut laisser autant d’espaces qui existent à Kinshasa pour aller ériger une station d’essence dans un stade. Rappelez-vous, dans le passé, il y avait un général qui voulait s’accaparer de cet endroit. J’étais directeur des Sports, nous avons attaqué cet officier supérieur de l’armée. À l’époque, les instructions avaient été données et le général avait disparu.

Dans quel état avez-vous laissé le stade des Martyrs ?

J’ai laissé le stade des Martyrs dans un état impeccable. Le concert de Moïse Mbiye a été bien organisé. Pour tous les évènements que j’ai organisés au stade des Martyrs, le bilan est largement positif. Zéro mort, zéro blessé. Il y avait toute la rigueur possible.

Appuyez-vous ou non la mesure prise par le gouvernement concernant l’interdiction de toute activité non sportive dans les stades des Martyrs et Tata Raphaël ?

On ne badine pas avec les installations. Depuis qu’on a organisé les Jeux de la Francophonie qui ont été une réussite totale, le président de la République est très jaloux des infrastructures sportives. Le stade des Martyrs est un patrimoine national. On ne peut l’utiliser n’importe comment. Je suis tout à fait d’accord qu’on suspende les activités non sportives, malheureusement dans des circonstances tristes, puisqu’il y a eu mort d’hommes.

J’ai sillonné le monde entier en tant que journaliste sportif, et j’ai vu comment les installations sont protégées. Je souhaite donc qu’il y ait la même rigueur chez moi. Mais il existe une catégorie des gens qui rôdent autour du stade des Martyrs pour des activités qui n’ont rien à voir avec le sport. Des bistrots autour d’un stade de football, c’est inacceptable. Dès que vous les délogez, vous êtes menacés. Nous devons protéger ce patrimoine. Sinon, demain, nous aurons des difficultés à abriter de grandes manifestations.

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