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Affaire Prodac : les révélations du rapport de l’IGF

L’affaire Prodac (Programme des domaines Agricoles Communautaire (PRODAC) prend un nouveau tournant. Mamina Daffé, ancien coordonnateur du Programme des domaines agricoles communautaires, et d’Ibrahima Cissé, gérant de la société Tida ont été placés en garde à vue hier mercredi. Tous deux sont détenus à la Division des investigations criminelles (Dic). Ils sont soupçonnés de « détournement de deniers publics, escroquerie, et corruption. »

Les révélations de Libération confirment l’existence d’un rapport de l’Inspection générale des Finances (Igf), qui avait joué un rôle clé dans la condamnation d’Ousmane Sonko. Ce rapport, qui défend la transparence des comptes publics, avait été transmis à la Dic, entraînant l’audition de Khadim Ba de Locafrique, le principal bailleur du Prodac. À en croire le journal, Khadim Ba avait déjà alerté sur des pratiques douteuses en recevant des factures suspectes. Désormais, l’enquête s’accélère et implique directement Mamina Daffé, tout juste rentré de Sierra Leone, et Ibrahima Cissé.

Selon le rapport de l’Igf, l’agent judiciaire de l’État avait été invité à traduire Ibrahima Cissé en justice pour « faux, usage de faux et escroquerie », occasionnant un préjudice de 517.864.401 FCFA à l’État. La société Tida, créée en 2015, avait reçu un contrat pour la gestion du transit des biens du Prodac en 2017, malgré sa raison sociale limitée au « commerce de détail hors magasin ». Le lien personnel entre Daffé et Cissé, ainsi que le fait que ce dernier soit le frère de Bafodé Cissé, un haut responsable du Prodac, a soulèvé des questions sur des possibles conflits d’intérêts.

Les investigations ont révélé que faute de compétence dans le domaine, Ibrahima Cissé avait sous-traité les services de transit à la société Itaa, tout en facturant au Prodac des montants gonflés sous le nom de Tida. Ce système de fausses factures incluait des majorations injustifiées sur divers frais et services.

Le sieur Daffé est également soupçonné d’avoir validé des paiements pour des tranches de démarrage sans garantie, et d’avoir approuvé des versements de 6,8 milliards de FCFA sans contrôle préalable à l’entreprise israélienne Green 2000. Lors de sa garde à vue, Mamina Daffé, se déclarant souffrant, a été transféré à l’hôpital Principal de Dakar.

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