AUTOMOBILE

Crise de l’hôpital : comment en sommes-nous arrivés-là ?

Des urgences qui débordent aux territoires privés d’hôpitaux, en passant par de mauvaises conditions de travail et des salaires trop bas pour les professionnels du soin, la crise du système de santé français, très « hospitalo-centré », a de multiples facettes. Les raisons de cette situation sont à la fois historiques, économiques, politiques et démographiques. Au-delà de savoir comment on en est arrivé là, c’est surtout le « comment en sortir » que les décideurs politiques doivent maintenant aborder. En commençant par écouter les deux catégories les plus concernées : les soignants et les patients. ( Cet article est issu de T La revue n°14 – Santé : un équilibre en jeu, actuellement en kiosque).

L’hôpital, et en particulier les urgences, est le miroir de la société, relève Déborah Ridel, sociologue à l’École des hautes études en santé publique (Crédits : Istock)

« L’hôpital se fout de la charité »… « Pas de retour à « l’anormal » »… Malgré des conditions de travail éprouvantes, qui les ont fait parfois sortir dans la rue, les soignants ne renoncent pas à un certain humour. Pas question, après la prime de revalorisation de 183 euros net par mois, versée dans le cadre des accords signés en juillet 2020, à l’issue du Ségur de la santé, de se contenter de si peu. Et pas question non plus, une fois la crise du Covid-19 passée, à l’occasion de laquelle les soignants ont pu, face à l’urgence, obtenir des équipements sans que leur direction ne s’inquiète outre mesure des coûts, de revenir à la situation d’avant la pandémie, faite de comptes d’apothicaires, de fermetures de lits, de méfiance généralisée entre les administrateurs et le personnel soignant… En fait, pour anormale qu’elle soit, la situation de crise, que ce soit pour la médecine de ville ou l’hôpital, dure depuis des décennies. Elle est enkystée. Les causes sont multiples. Les observateurs sont en général d’accord sur les faits.

« Le constat, partagé par les professionnels de la santé comme par les usagers, est simple, indique ainsi Arnaud Robinet, président de la Fédération hospitalière de France (FHF), la demande de soins, due au

Articles du même type

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Close